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de ces livres mille choses que je ne puis souffrir ; je sens que ce n’est pas vrai. Le faux me déplaît comme mensonge ; dans les actions, dans les écrits, dans les arts, il me semble que le faux c’est le mal. Apprenez-moi pourquoi je le retrouve partout. Celui-ci affecte la simplicité ; tel autre la grandeur. Votre Diderot, dont vous m’avez prié de lire une tragi-comédie, avec son amour prétendu pour la vérité, est le plus faux des hommes ; chacun de ses personnages a un sermon dans la bouche ; il est imposteur comme un chef de secte. D’autres sont faux et serviles comme des esclaves. Depuis que Walter Scott a écrit des romans gothiques, tout le monde l’imite, c’est insupportable. L’affectation est si déplaisante ! c’est encore un mensonge. Dans tous ces efforts de littérateurs, la conscience manque ; ils écrivent, non comme ils sentent, mais selon la manière qui doit, suivant eux, flatter le public : ce sont des courtisans et des acteurs ; ils jouent un rôle, ils n’ont pas de personnage qui leur appartienne. Je crois quelquefois, quand je les lis, voir un homme monté sur des échasses ; d’autres fois, ce sont des orgueilleux qui font les pauvres, et, dans leur simplicité prétendue, se revêtent de