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— Nous en parlerons, mon bon monsieur, lui répondis-je, quand vous en aurez besoin.

— Non, non, reprit-il ; je veux arranger cela moi-même avant de mourir ; autrement mes pauvres héritiers seraient dupes. On leur demanderait une somme d’argent énorme ; c’est ce que je veux empêcher. C’est par pitié pour eux.

— Mais, mon cher monsieur, si nous faisons votre fosse aujourd’hui, et que vous viviez long-temps, il ne se passera pas d’hiver qui ne détruise votre ouvrage, songez-y bien. Il faudra recommencer le même travail, ce qui vous coûtera bien davantage.

— Tout le monde veut tromper. Non-seulement ce maudit fossoyeur prétend m’attraper, mais le temps se met de la partie, et me demande mon argent. Je ne le donnerai pas à toi, vieux squelette ! ajouta-t-il en se mettant en colère, et ta main décharnée ne recevra pas mes écus. Fossoyeur, voici comment nous allons arranger cette affaire ; je te paierai d’avance le prix convenu, et tu t’engageras par un acte légal à creuser,