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calumet à fumer, et lui présenta sa fille, Anauket, la plus jeune et la plus jolie de celles que Muirland avait vues dans la cabane.

« Tu n’as pas de squaw[1], lui dit le vieux guerrier ; prends ma fille et honore ma tête blanchie. »

Jock tressaillit ; il se rappela le souvenir de Tuilzie et de Spellie, le mariage lui avait si mal réussi.

Cependant la jeune Squaw était douce, naïve, obéissante. Un mariage dans les déserts s’environne de bien peu de cérémonies ; il a peu de conséquences funestes pour un Européen. Jock se résigna, et la belle Anauket ne lui donna aucun sujet de se repentir de son choix.

Un jour, c’était le huitième jour de leur union, tous deux, par une belle matinée d’automne, s’étaient embarqués sur l’Ohio. Jock avait emporté son fusil de chasse. Anauket, habituée à ces expéditions qui composent toute la vie sauvage, aidait et servait son mari. Le temps était magnifique ; les rives de ce beau fleuve offraient aux amans des points de vue enchanteurs.

  1. Femme