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tant que système linguistique ! Inutile de dire qu’il s’agit, non d’une comparaison, mais d’une confusion entre la langue parlée et la langue littéraire. C’est pourtant un funeste préjugé de croire qu’une langue est en progrès parce que sa littérature est prospère ; tout au plus pourrait-on dire que le perfectionnement de la langue et l’abondance des chefs-d’œuvre littéraires sont deux manifestations indépendantes d’un même fait, le haut degré de civilisation atteint par un groupe social ; mais il serait téméraire d’affirmer que l’une ne peut se produire sans l’autre.

Bref, le langage ne poursuivant pas d’idéal esthétique (v. p. 48), le critère cherché dans la production littéraire est sans valeur.

PROGRÈS LOGIQUE ET NÉCESSITÉS DE L’EXPRESSION

Le langage, avons-nous vu, ne poursuit pas davantage un idéal logique ; on a lu (p. 36) ce qu’il faut penser de la logique du langage ; si le progrès devait se faire dans ce sens, les langues internationales telles que l’espéranto et l’ido