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vie de quelques-uns, mais de tous, et dans toutes ses manifestations : sa fonction est biologique et sociale.

LA VIE

Que faut-il entendre par la vie, en matière de langage ? Poser cette question, c’est se placer devant le sujet que se propose cette étude. Il ne s’agit pas, on le devine, de la vie envisagée en elle-même, mais de la conscience de vivre et de la volonté de vivre ; non de la vie telle que le biologiste se la représente, dans sa réalité objective, mais du sens vital que nous sentons en nous-mêmes. Pour en avoir l’intuition, il faudrait se poser cette question : Que se passe-t-il en moi lorsqu’au milieu d’une émotion, d’un désir, d’un acte de volonté, je me replie sur moi-même et interromps brusquement le flux des faits de conscience dont s’accompagne tout phénomène de la vie réelle, impression subie, mouvement de colère, désir violent, résolution énergique, etc. ? Comment tout cela se reflète-t-il dans mon esprit ? De quelle trame est tissée ma vie psychique véri-