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de contribuer à la création de la terre. Tel est le labeur continu qui est loin d’être achevé.

Le globe de la terre est donc livré à l’homme, pour qu’il le modifie par la culture, pour qu’il en fasse le tour, pour qu’il en étudie les lois générales et particulières, pour qu’il exerce sur lui le magisme intellectuel qui tend à spiritualiser la matière, pour qu’il étudie ses rapports avec les phénomènes de ce monde, avec les merveilles mystérieuses du monde des intelligences pures, pour qu’il cherche la place qu’occupe la pauvre planète, lieu de son exil, parmi les corps célestes, objets d’une contemplation sans fin.

Et l’homme est partagé en deux sexes, et la division des sexes est une loi cosmogonique à laquelle il aurait échappé, mais qui devient aussi sa loi : l’unité brisée produit la succession. Le mal est dispersé dans la génération des êtres, afin d’atténuer son intensité.

L’homme est tenu de se reconstruire : pour lui le temps recomposera l’éternité.