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REINE D’ARBIEUX

Bazadais. La scène qui avait éclaté dans la papeterie n’avait pu passer inaperçue.

M. Bernos ne fait plus partie de la maison, avait déclaré Germain, le jour même, à un ouvrier qui le demandait.

Il avait ajouté qu’un autre comptable ne tarderait pas à le remplacer. Quel était le motif de ce départ précipité ? Ce ne pouvait être un coup de tête de Sourbets. Malgré ses colères, qui tombaient vite, on lui reconnaissait de la bonté. Il avait du cœur. Un patron ne met pas un employé à la porte sans raison sérieuse. D’autre part, Adrien était son parent, et irréprochable dans son service.

La femme du maréchal ferrant augmenta encore le mystère en racontant que Bernos était parti en moto dans la nuit, clandestinement, après avoir payé sa chambre, sans rien emporter ni donner d’ordres. Son linge était dans la commode, ses livres entassés un peu partout : mais aucune lettre dans les tiroirs et du papier brûlé dans la cheminée. Il était d’ailleurs très secret. Le maréchal ne s’en mêlait pas. C’était un homme d’esprit paisible, grand, fort, noirci par le feu. Les affaires de son locataire n’étaient pas les siennes. Mais sa femme allait de porte en porte.

Comment parla-t-on aussi de Reine ? C’est un fait que plusieurs personnes se présentèrent dans la journée à la petite maison des glycines.

— Madame est sortie, bougonnait Génie.

Quand rentrerait-elle ?… Les gens hésitaient