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REINE D’ARBIEUX

pigné de rage en public. Que dire ? Adrien accom­plissait les gestes quotidiens ; il se taisait, atten­dait les ordres. Germain le congédia sans le regarder.

— C’est bon.

La porte refermée, il se sentit las et découragé d’un nouvel effort. L’occasion était passée ; il fal­lait en attendre une autre.

« Avec lui, pensa-t-il, c’est toujours à recom­mencer. Pas de négligence dans le service, jamais un mot qu’on puisse mal prendre. Impossible de trouver un joint ! »

Il laissa sur son bureau les lettres sans les lire. Adrien le vit traverser lentement la cour brû­lante et mettre sous le hangar son moteur en marche : l’auto bondit sur la passerelle ; ce jour-là encore, le maître était vaincu.


IX


Le dimanche suivant, Germain ne quitta pas la maison de l’après-midi. Il observa que Reine avait mis un collier d’ambre sur sa robe à fleurs. Aucun détail ne lui échappait. Personne ne parut. Mais le couple dînant, silencieux, dans le jardin où le soleil à son déclin éclairait le bas des arbustes, entendit vers huit heures la tré­pi-