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PRÉFACE


Mme de Girardin est née en 1804 et morte en 1855. Jeune fille, elle a vu le règne de Louis XVIII, celui de Charles X ; elle a assisté au réveil brillant de la vie de société que favorisait la Restauration ; en même temps, amie des poètes, poète elle-même, elle a joué un noble rôle dans la renaissance littéraire qui s’est produite aux environs de 1820. Recherchée dans les salons pour son talent et sa beauté, louée par les jeunes gens enthousiastes qui « méditaient une poésie nouvelle », elle s’est associée à tout ce qu’il y avait de plus délicat et de plus généreux dans la société de son temps.

En 1831, elle quitte son nom de jeune fille : Delphine Gay, qu’elle a rendu célèbre ; elle épouse M. de Girardin. Une nouvelle phase s’ouvre dans sa vie, et aussi dans la vie du siècle. Sous la monarchie de Juillet, la fermentation poétique et chevaleresque des années précédentes décroît promptement, les sentiments baissent. Auprès d’un mari que passionnent la politique et les affaires, Mme de Girardin n’ignorera rien de ces changements. Son esprit d’observation s’exerce et s’aiguise. Elle voit toute l’époque, ses mœurs, ses travers ; et au jour le jour, sa plume vive et spirituelle en fait la chronique.

Mais Mme de Girardin ne nous intéresse pas seulement