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Mais je sais — continue-t-il — que ces théories insensées ne sont pas les vôtres (il sait tout, ce bon saint !), et c’est pourquoi je vous dis : Il importe au progrès de votre mouvement ascendant (vers l’absurdité mazzinienne) et au Pays (la tiède, hésitante et tremblante bourgeoisie !) que vous le déclariez, il importe que tous sachent que vous vous séparez des hommes qui les prêchent (c’est-à-dire de la Commune de Paris, de l’Internationale, et de cette partie intelligente et généreuse de la jeunesse italienne qui seule, sans arrière-pensée, s’est vouée à la cause du peuple ; et que le peuple se jette aveuglément, stupidement, réactionnairement, par un espèce de suicide monstrueux, en se condamnant lui-même, et ses fils avec lui, à une misère et à un esclavage perpétuels, dans les bras saintement réactionnaires de Mazzini), qu’au sommet de votre foi se lit le mot sacré de « Devoir » (c’est-à-dire toute la théologie mazzinienne avec son socialisme mensonger), que vous visez à préparer l’avenir, et non à bouleverser le présent par la violence (la violence n’est permise que pour renverser le gouvernement actuel afin de le remplacer par un gouvernement mazzinien).

Et une seconde déclaration, impliquée déjà dans votre pacte de fraternité, devrait, me semble-t-il, réaffirmer que vous ne séparez pas le problème économique du problème moral (l’Internationale sépare si peu ces deux problèmes, qu’elle proclame le second une conséquence inséparable et immédiate du premier), que vous vous sentez avant tout des