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croire l’idée irrémédiablement anéantie sous l’invasion de la matière, et les foules ont trépigné de joie à la lecture de quelques répugnantes descriptions, preuve manifeste que tout leur idéal gît uniquement dans la matérialité des choses.

Cette littérature ne pouvait être qu’éphémère elle ne représentait pas la civilisation ses excès et ses tendances pornographiques avaient rendu inévitable la réaction qui s’opère aujourd’hui. C’est à l’École décadente qu’était réservé l’honneur de broyer le Naturalisme et de créer un goût meilleur qui ne fut plus en contradiction directe avec le progrès moderne.

LA LITTÉRATURE ET LES MŒURS

La Vie est la grande génératrice de toutes les littératures. C’est elle qui détermine les mouvements de la Pensée : Voyez les autres évolutions littéraires, toutes sont la conséquence d’un changement de mœurs ou d’une transformation sociale.

Comme rien ne stagne perpétuellement et que le progrès imprime à la vie une direction continue d’en-avant, à chaque étape de la société correspond une nouvelle forme littéraire. Les hommes seraient impuissants à éterniser une littérature quelconque ; quand même ils parviendraient à comprimer l’idée nouvelle, le dégoût du