Le sac est ouvert, Francœur sort. Il met le berger à sa place, il attache le sac, fait de bons nœuds, prend le troupeau de moutons, et s’en va.
Les gardes sortent de la boutique et reprennent le sac.
— Eh vous ! Vraiment, on dirait que ce sac est moins lourd.
— C’est notre coup de sec qui nous a donné plus de force !
Ils arrivent à la maison du roi, et le roi dit :
— Attachez une grosse pierre à ce sac et jetez-le dans le bassin.
Deux ou trois jours s’écoulent. Voilà Francœur qui passe devant le palais du roi avec ses trois cents moutons. Le domestique du roi l’aperçoit ; il court, et dit au roi :
— Mon roi, mon roi ! voilà le bonhomme Francœur qui passe ! Regardez-le avec son troupeau de moutons !
Le roi fait arrêter Francœur ; il lui demande où il a eu tant de moutons.
— Dans le bassin, mon roi. Grand merci à vous de m’avoir fait jeter dedans. Quand j’aurai vendu les trois cents que voici, je retournerai en chercher d’autres.
Le roi dit :
— Tout de bon ! Eh bien, mettez-moi dans un sac, jetez-moi dans le bassin !