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DEUXIÈME PARTIE

SIRANDANES[1]

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Dans l’autre hémisphère, nous n’hésiterions pas à trouver aux sirandanes une généalogie illustre. La première naquit en pleine Boétie, le Sphinx en épouvanta les malheureux Thébains, et seul Œdipe eut la gloire insigne d’en trouver le sampèque. La sirandane, en effet, n’est autre chose qu’une courte énigme dont le mot se cache sous une image parfois heureuse, ou sous le voile un peu épais d’une allégorie tirée de loin. Il n’en fallait pas davantage pour défrayer les longues veillées ; vieux et jeunes y trouvaient, dans la juste mesure de leur intelligence, de quoi exercer la sagacité de ceux-ci, la force inventive de ceux-là.

Sirandane ? disait le vieillard. Sampèque, répon-

  1. Nous reproduisons ici ce que nous avons dit sur ce sujet dans notre Étude sur le patois créole mauricien.