Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/418

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’ai-je besoin de rien ajouter, mes enfants ? Peur-de-Rien ordonne à sa plume de défaire son ouvrage. Il redevient homme et prend Colle-des-Cœurs dans ses bras. Mais ils mirent vraiment bien du temps à descendre de la montagne.

Lorsque papa Gâteau voit Colle-des-Cœurs, il est fou ! Il saute sur elle et la mange de baisers ! Quand enfin il est fatigué de l’embrasser, il l’embrasse encore. Peur-de-Rien ne peut s’empêcher de rire ; il arrache sa femme des bras du bonhomme : « Eh vous ! papa, vous allez lui finir les joues ! mais ce sont les joues de ma femme, ça ! »

Ils appellent le cuisinier pour ordonner le dîner. Maman ! maman ! pourvu qu’on n’étouffe pas à manger tout ça ? Impossible de compter la multitude de plats qu’il y avait sur la table. Mais il y avait une compote de pigeons, han ! Par malheur, quand je veux y goûter, Peur-de-Rien m’allonge un coup de pied qui me fait tomber ici.[1]


  1. Ce que nous avons exprimé de doute à l’endroit de la provenance de « Paulin av Pauline », nous serions tenté de le répéter ici. La donnée du conte de « Corps-sans-Âme av Colle-des-Keirs » ne nous paraît pas d’invention créole, outre que la conduite du récit révèle plus d’habileté, ou tout au moins plus de savoir