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à faire devant un homme comme moi ? Grossier personnage !

Petit Poucet saisit son fusil, vise le loup, pèse la gâchette. Boum ! voilà le loup par terre, il tourne de l’œil et meurt.

En entendant le coup de fusil, les frères de Petit Poucet et ses cousines commencent un affreux vacarme ; ils donnent des coups aux cloisons, font battre les portes, renversent les meubles, poussent des cris. Les loups croient que ce sont les soldats, sautent par les fenêtres et se sauvent à toutes jambes.

Voilà donc Petit Poucet resté maître de la maison du loup avec tout ce qu’il y avait dedans, meubles, assiettes, argenterie, piano dans le salon, bon vin dans la cave, bon linge dans les armoires, tout ce qu’il faut. Il prend pour lui la chambre du loup et donne à chacun de ses frères une chambre avec un cabinet.

Tous se marièrent le même jour. Une noce superbe. Tout le monde fut invité : le vieux blanc qui avait prêté à Petit Poucet la pompe et le fusil, le cuisinier qui avait donné la marmite à jambon, et jusqu’au méchant petit malabar marchand de sable qui avait laissé prendre sa charrette et son âne.

Je veux, moi aussi, entrer à la cuisine pour attraper un morceau. On me donne un coup de