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son de peur de la gale, et on le fait coucher à la cuisine.

Quelque temps après, un jour que son mari changeait de linge, la jeune femme le regarde et demeure interdite : son mari avait une longue longue queue velue comme la queue d’une maque malgache. Elle lui demande ce que c’est : « Rien du tout, dit le mari, c’est un présent de ma marraine. » La femme a peur. Le soir, quand ils sont couchés, le mari sort du lit, ouvre la porte sans faire de bruit, et va dans la cour.

Le lendemain matin, la femme va causer à la cuisine avec son frère, et son frère lui dit : « Ton mari est un sorcier, toutes les nuits il fait le sabbat avec ses amis. Ce soir, si tu veux, je t’attacherai au bout du pied un long fil ; quand ils commenceront leurs pratiques je tirerai sur le fil et tu verras. »

Au coup de minuit, la femme sent qu’on tire le fil ; elle se lève et regarde par le trou de la serrure. Au milieu de la cour il y avait un grand feu. Son mari et huit autres loups, ses amis, étaient assis autour. Voilà un des loups qui tire du feu un charbon ardent, et le met à part ; un second loup prend un autre charbon et le met avec le premier, et tous les loups font la même chose. Quand tous les charbons forment un tas, un des loups dit au mari : « Il faut brûler