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de bonne liqueur, avec des couverts, de l’or, de l’argent, tout ce qu’il y a dans la maison. » Le loup aimait à rire : il remplit le panier. Petit Jean dit au loup : « Entre dans le panier avec ma sœur. » Le loup entre et Petit Jean se met à chanter : « Monte, panier ! Va chez maman ! Va chez papa ! » Le panier monte. Rendu en l’air le loup a peur et crie : « Petit Jean ! j’ai le vertige ! fais descendre le panier ! » Petit Jean, qui était resté en bas tenait le bout d’une corde attachée au panier. Il tire dessus et le panier descend. Puis il dit : « A mon tour d’aller me promener. » Il entre dans le panier près de sa sœur, donne au loup à tenir le bout de la corde et chante : « Monte panier ! monte panier ! va chez maman ! va chez papa ! » Le panier monte. Arrivé là-haut, Petit Jean coupe la corde. Alors le loup de crier : « Descends ! descends ! donne-moi ma femme ! » Mais Petit Jean s’en va.

Le loup les poursuit. Il court, il est furieux : sa queue sort. Il était tout près de chez sa belle-mère quand il s’en aperçoit ; il a honte, et retourne chez lui pour mettre sa queue en ordre sous sa plaque d’or.

Petit Jean est arrivé et raconte toute l’histoire. Le père de la jeune femme leur dit : « Venez, mes enfants ; quand il arrivera tout à l’heure, je l’arrangerai ! »