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enchantée, la baguette répond. Namcouticouti va et vient dans la maison, il met la main sur les ciseaux de sa mère et les cache dans sa poche. Le soir, quand son père s’est endormi, Namcouticouti prend les ciseaux, coupe doucement les cheveux de son père et les jette sous le lit. Il avait eu bien juste le temps de finir quand il entend le loup entrer. Il se couche au bord du lit du côté de la muraille et fait semblant de ronfler fort comme une grande personne. Le loup vient, il tâte la tête du père de Namcouticouti, il l’emporte, le fait rôtir et le mange.

Le lendemain matin la mère de Namcouticouti l’aperçoit et s’étonne. « Mâtin ! se dit-elle, ce petit-là est malin même, oui ! il a encore trouvé le moyen de mettre dedans ce loup-là. » Mais en balayant la chambre, elle balaye les cheveux de son mari ; un soupçon lui vient, elle demande à Namcouticouti : « Namcouticouti, où est ton père ? » Namcouticouti détale et crie à sa mère : « Demande au loup. »

La femme entre en fureur, elle veut tuer Namcouticouti. Il file à toutes jambes, sa mère le poursuit. Il arrive au bord d’une grande rivière. « Comment vais-je faire, se dit-il, pour passer toute cette eau-là ? » Il voit sa mère qui arrive, et pense à sa baguette : le voilà qui se change en caillou. Sa mère vient et crie tout en colère :