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sa vie de peintre. Voici les autres, les mouches à bureaux, les hommes à queue de billard, ceux que j’appelle les bourgeois. Puis voici moi… Ce matin j’ai déchiré des pages… »

Il fit :

— Émile, je pense parfois à la femme comme au suicide.

Il sortit pour vomir.

Pour Marie, il ne s’était produit que ceci :

— Méchant gosse, il ne faut plus boire d’absinthe.

Et vraiment, il ne faudrait jamais avoir bu d’absinthe. D’aucune sorte…

Son rôle était maman, maman très douce, maman très jeune, maman si bonne qu’elle ne refusait rien de sa chair à son coquin de fils.

Maman, elle arrivait chez lui. Il l’installait :

— Écoute, d’abord je vais te lire…

— De toi ?

De lui, c’était toujours fort beau.

— Tu trouves ?

Maman, elle ordonnait sa chambre. Il prenait ses repas au dehors. Alors elle devait savoir :

— As-tu bien mangé aujourd’hui ?

Elle surveillait qu’il changeât à temps son linge :

— Comment, encore cette camisole ?… Oh ! le sale…

Il se laissait faire ! Il comprenait maintenant : une femme tourne autour de son gosse, pour le soigner — même à genoux.

Pour les cheveux seulement, elle avait eu de la peine. Il se défendait :