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Après, quand ce fut fini, devant ce mort qui avait la figure de François, elle crut qu’elle allait pouvoir pleurer un peu. Elle appela la servante, elle voulait dire : « Justine, emportez cette aiguière », et Justine la coupa : « Je n’ai pas d’ordre à recevoir de Mademoiselle. » Elle se tourna vers Jean et Jean répondit : « Je n’ai pas d’ordre… »

Le frère souriait !

— Et maintenant, vous pouvez filer, ma petite.

Il l’expulsa de la chambre ; il voulut la chasser de la maison. Il fallut que Mère intervînt pour que Marie osât dire :

— Tant que François sera ici…

Mais, on l’enferma au second dans la chambre d’amis. Elle ne vit plus François. La couronne qu’elle offrit, on la lui renvoya.

Évidemment ! Évidemment ! Quand une femme vit avec un homme, c’est pour le ruiner, n’est-ce pas ? La mort était venue à temps. On demanda : « Qu’y avait-il dans ce coffre-fort ? » Il y avait cinq mille francs. On trouva, en effet, cinq mille francs. Mais prouvez qu’il n’y en eût pas dix mille.

Elle dut s’en aller. Pour la Caisse d’Épargne, on n’osa rien lui dire. Un jour François lui avait donné mille francs ; un autre jour, encore mille. Cela faisait deux mille : elle n’avait rien de plus. Mais pour les meubles ! Elle ne les réclamait pas tous, elle voulait les siens, ceux dont François avait dit : « Ils sont à toi, Petite-Marie. » Il fallut le commissaire.

Dupin ou un autre, les commissaires savent :

— Mademoiselle, plus que personne, évitez le scandale.