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froides, sont plus précoces que les grains de même espèce ne le sont dans ces dernières contrées, On peut conjecturer que cette anticipation de la pousse seroit plus sensible dans les bleds que dans les arbres ; car, le froment étant une plante annuelle, et ayant des racines peu profondes, la force naturelle de la semence n’a pas le temps de se consumer : au lieu qu’un arbre ayant dans la terre un large embasement ou empâtement, et étant beaucoup plus vivace, donne ainsi plus de prise aux causes qui tendent à altérer ses qualités primitives.

575. Il est beaucoup de plantes naturelles aux pays chauds, qui ne laissent pas d’endurer, jusqu’à an certain point, la température d’un climat plus froid : en sorte que, si l’on a l’attention de ne les semer ou de ne les repiquer qu’à la fin du printemps, on les verra pousser, croître et se conserver durant la plus grande partie de l’été. Par exemple, si l’on met en terre, à la fin d’avril, des pépins d’orange, de citron, etc. ils ger-