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qu’observent ordinairement ceux qui font voile près des rivages de la Floride ou de certaines côtes de l’Espagne, où il y a des forêts entières de citroniers, d’orangers et d’autres arbres odoriférans, ou de grands espaces couverts de romarin, de marjolaine et d’autres plantes analogues[1]. Enfin, les radiations de la lumière et les impressions des sons s’étendent à de fort grandes distances.

Mais toutes ces forces ou vertus, soit qu’elles agissent à de grandes ou à de petites distances, agissent certainement,

  1. Durant ce même voyage dont j’ai parlé dans la note précédente, en allant de Terre-Neuve à Marseille, lorsque nous approchions du cap Saint-Sébastien en Portugal ; nous vîmes, un matin à la pointe du jour, notre chien se tenir aux sabords en levant fréquemment le nez et flairant d’une manière marquée, ce qui nous fit juger que nous étions beaucoup plus près de terre que nous n’avions cru l’être d’après notre estime, En effet, une heure après, nous respirâmes nous-mêmes l’odeur de ces orangers et citronniers dont parle ici Bacon.