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comme cause est la véritable, que les événemens qui ont fait naître et ont vérifié cette conjecture, sont en plus grand nombre ; puis, quand nous avons ainsi découvert la véritable cause, si nous revoyons cette cause, nous prédisons l’effet avec une probabilité proportionnelle au nombre de faits sur lesquels cette connoissance est fondée.

Mais, si nous sommes ainsi réduits à des probabilités plus ou moins fortes, c’est faute de connoître ou de suivre la vraie méthode ; c’est parce que nous fondons sur le seul nombre des faits, sans égard à leur choix, des principes et des règles qu’il faudroit fonder plutôt sur le choix de ces faits, que sur leur nombre, comme l’auteur nous le recommande, et vient de le faire sous nos yeux.

En quoi précisément consistera l’avantage de ceux qui suivront, soit dans la théorie, soit dans la pratique, des méthodes indiquées par notre auteur, et celles auxquelles elles conduisent. Cette dernière note se rapporte à la totalité de l’ouvrage.

L’esprit le plus juste, le plus pénétrant et le plus étendu ne peut prédire avec certitude que certains événemens assez simples ; dont les principales causes lui sont presque toutes connues ; et encore ces événemens qu’il peut voir de loin, ne peut-il en prédire qu’une partie, parce qu’il n’a jamais une connoissance complète de toutes leurs causes