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dans vos trois tables de comparution ou d’invention, vous qualifiez de chauds, et le degré de ceux que vous qualifiez de froids ? On répondroit aujourd’hui : j’appelle chauds ceux dont le degré de chaleur, actuel ou habituel, est au-dessus du dixième degré (échelle de Réaumur) ; et froids, ceux dont le degré, actuel ou habituel, est au-dessous de ce terme fixe ; et il en seroit de même de tous les autres modes. Car, pour le dire en passant, les idées de notre philosophe sont un peu vagues ; mais ce vague n’est plus un inconvénient, puisque nous venons de l’ôter.

IV. Disjonctif. Un raisonnement disjonctif est un syllogisme dont la majeure est disjonctive ; c’est-à-dire, est une proposition dont l’attribut est divisé en deux parties, telles que, l’une ou l’autre ayant lieu nécessairement, si l’on ôte l’une, l’autre s’ensuit évidemment ; ou en deux parties telles qu’elles ne peuvent avoir lieu toutes deux ensemble, et que, l’une étant supposée, l’autre est évidemment exclue.

Ainsi, le disjonctif peut avoir deux formes ou deux modes, et par conséquent deux usages différens ; modes qui ne laissent pas d’avoir ceci de commun, qu’une personne ayant à opter entre deux opinions ou deux résolutions incompatibles, on la force à faire un choix, en lui montrant cette nécessité. Elles diffèrent, en ce que, dans la pre-