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pas trop sur ce sujet, ou qu’à ces éloges qu’on se donne, on mêle quelques critiques ou quelques plaisanteries, qu’on n’ait pas l’air de se louer ainsi de son propre mouvement, mais y étant comme forcé par les invectives et l’insolence des autres, ce genre de talent ne contribuera pas peu à votre réputation ; et l’on ne voit que trop de gens ayant naturellement des qualités solides, et à ce titre exempts de vanité, qui, par cela même, manquant de cet art de se faire valoir, sont punis de leur modestie même par la perte d’une partie de leur considération.

Mais quand tel esprit foible ou tel moraliste trop rigide improuveroit cet art de se faire valoir, toujours seroit-il forcé de convenir que nous devons faire tous nos efforts pour que la vertu ne soit pas, par notre incurie, frustrée de la récompense qui lui est due, et de l’estime qu’elle mérite. Or, ce rabais auquel la vertu est exposée de la part de ceux qui l’apprécient, a lieu dans trois cas. 1°. Lorsqu’on est trop prompt à offrir sa