cette fable de deux grenouilles qui, durant une grande sécheresse, ne trouvant d’eau nulle part, délibéraient sur ce qu’elles avoient à faire pour trouver une dernière ressource. Descendons dans ce puits si profond, dit l’une ; il n’est pas probable que l’eau y manque : oui, lui répartit l’autre sur-le-champ ; mais si par hazard il ne s’y trouve point d’eau, comment ferons nous pour remonter ? Le fondement de ce sophisme est que les actions humaines sont si incertaines et si hasardeuses que le moyen qu’on regarde comme le meilleur, est celui qui ménage le plus de retraites. C’est à quoi ont trait ces formules si usitées : vous serez tout-à-fait lié, vous ne pourrez plus vous tirer de là : quand il s’agit de la fortune, on n’en prend pas autant que l’on veut[1].
- ↑ Sertorius ayant tellement resserré Pompée, capitaine très jeune encore et très présomptueux, que celui-ci fut forcé de laisser brûler, à sa vue, une ville de ses alliés ; ajouta avec mé-
