Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
critique sociale

Toujours les mêmes mensonges : « La propriété des fruits du travail, l’accumulation de ces produits par l’épargne, le capital, enfin ! »

Il faut dire : la propriété des fruits du travail d’autrui. Quant à l’accumulation des produits par l’épargne, c’est une absurdité. On n’accumule par l’épargne que l’argent obtenu grâce à la vente de son produit et on n’agit ainsi, la plupart du temps, que dans un but coupable, le rançonnement d’autrui. Encore, cette épargne, faite avec l’argent de son produit, est-elle assez rare. Ce qu’on épargne, ce sont les écus acquis par la vente des produits d’un autre, et on les épargne pour continuer de plus belle le métier d’exploitation qui a soutiré ces écus.

Du reste, le résultat de ces manœuvres est bien le capital. Ici, nous sommes d’accord. « Le capital ! » s’écrie étourdiment l’économiste, sans s’apercevoir qu’il vient de renverser d’un mot l’échafaudage de ses définitions scientifiques et plus que suspectes du capital. Oui, le capital, c’est-à-dire le numéraire accumulé par l’épargne, le numéraire obtenu par la vente et non par l’accumulation des produits.

Je la leur permets, aux capitalistes, l’accumulation des produits, non pas même de leur travail personnel, ce serait par trop peu, mais du travail des autres ; je permets de tout mon cœur aux usiniers des métaux, des filatures, des tissus, d’accu-