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le communisme, avenir de la société

lateurs de pacotille. Il a dû échouer plus rudement encore que ses émules, le communisme étant une résultante générale, et non point un œuf pondu et couvé dans un coin de l’espèce humaine, par un oiseau à deux pieds, sans plumes ni ailes.

Saint-simoniens, fouriéristes, positivistes, ont tous déclaré la guerre à la Révolution, accusée par eux de négativisme incorrigible. Pendant une trentaine d’années, leurs prêches ont annoncé à l’univers la fin de l’ère de destruction et l’avènement de la période organique, dans la personne de leurs messies respectifs. Rivales de boutique, les trois sectes ne s’accordaient que dans leurs diatribes contre les révolutionnaires, pécheurs endurcis, refusant d’ouvrir les veux à la lumière nouvelle et les oreilles à la parole de vie.

Chose remarquable qui suit pour établir la distinction, les communistes n’ont cessé de former l’avant-garde la plus audacieuse de la démocratie, tandis que les poursuivants d’hypothèses ont rivalisé de platitude devant tous les gouvernements rétrogrades et mendié leurs bonnes grâces par l’insulte à la République. C’est que le communisme est l’essence, la moelle de la Révolution, tandis que les nouvelles religions n’en furent jamais que les ennemies, tout comme l’ancienne,

Personne n’ignore ce que sont aujourd’hui les