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apologue du menuisier, par bastiat

de source chez les économistes. Ceci n’est point personnel à Bastiat. Il est mort. Que le capital lui soit léger. Toute l’économie politique donne à l’unisson la même note qui sonne furieusement le trébuchet aux écus. Vraiment, l’antienne est mal édifiante.

Après avoir décrit en conquérant la manœuvre des soixante pièces de cent sous transformées en armes de rançonnement, l’auteur s’écrie : « C’est ce droit acquis (par la retenue des 300 francs) que j’appelle capital. »

Habemus confitentem reum ! Le coupable avoue. Il s’est oublié et ne songe plus qu’ailleurs il qualifie « tige de toutes les erreurs économiques » la confusion entre les capitaux et le numéraire. Ici, la vérité l’entraîne. Il a voulu mettre en action, dans son apologue, l’origine du capital, et il a réussi au delà peut-être de ses souhaits. De son propre aveu, le capital est très positivement le numéraire soustrait à l’échange direct et gratuit, pour être loué à titre onéreux, autrement dit, prêté à usure. C’est bien là notre définition du vrai capital, le capital-argent, dérobé à la circulation, la monnaie accaparée par l’épargne pour vampiriser le peuple, bref sa majesté l’Empereur-Écu, l’autocrate chargé de malédictions.

Adieu les belles formules du capital anodin, du capital-fantôme, sur lequel l’économie politique