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naires donc l’odeur ne comportait aucune particularité spéciale.

De nombreux faits de bromidrose fétide chez les allemands ont été constatés dans des circonstances analogues. Dans les hôtels de la Riviéra, les chambres qui ont été occupées par des allemands conservent indéfiniment cette odeur spéciale, très pénible pour les odorats sensibles. Elle explique pourquoi les hôtels où descendent les allemands sont délaissés par les voyageurs des autres nationalités. Les imprégnations de cette odeur se retrouvent dans les placards, les armoires, les meubles dans lesquels des vêtements ont été renfermés, mais elle a surtout son lieu d’élection dans les tables de nuit.

Cette particularité, comme me le faisait remarquer M. le professeur Albert Robin, s’explique parfaitement par ce que nous savons de la composition générale de l’urine allemande. Les traités spéciaux sur la question indiquent que la proportion d’azote non uréique s’élève en Allemagne à 20 %, alors qu’elle n’est que de 15 % dans les autres pays. Alors qu’en France le coefficient d’utilisation azotée s’élève à 85 %, s’éliminant sous forme d’urée, chez les allemands le coefficient s’abaisse et n’est en moyenne que de 80 %.

Le coefficient urotoxique est donc chez les allemands au moins d’un quart plus élevé que chez les Français. Cela veut dire que si 45 centimètres cubes d’urine française sont nécessaires, pour tuer un kilogramme de cobaye ; le même résultat sera obtenu avec environ 30 centimètres cubes d’urine allemande.

Si l’odeur des excrétions sudorales imprègne déjà si fortement les armoires où ont été suspendus des vêtements portés par les allemands, il ne faut pas s’étonner que les tables de nuit où leur urine a séjourné soit si fortement imprégnée d’une odeur véritablement nauséabonde.

L’odeur des allemands n’est donc pas spéciale aux gens de guerre. Elle existe également dans le civil. Il n’en pourra être autrement tant que les soldats, comme on l’a dit plaisamment, seront recrutés dans le civil.

L’odeur de la race allemande présente des caractères si particuliers que lorsqu’on l’a une fois perçue, elle reste définitivement gravée dans la mémoire sensorielle. C’est par elle qu’il fut permis de dépister, quelques semaines avant la guerre, un employé allemand qui sous le couvert de la qualité d’alsacien-lorrain s’était fait admettre à l’Établissement médico-pédagogique de Créteil.

Il s’agit donc d’une odeur de race, identique à elle-même,