Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

public, en tête de la recension de l’Iliade, qu’une Praefatio « sur les corrections apportées au texte, sur les sources de ces corrections et l’histoire critique du texte ». Je crois que Wolf, s’étant mis en route pour cette Praefatio, n’avait entrepris que de « transporter » à la critique profane les principes et méthodes exposés par J.-J. Griesbach, en ajoutant seulement quelques exemples homériques à l’appui. Mais cette simple Préface à l’Iliade ne satisfaisant pas l’éditeur, Wolf dut se remettre à l’ouvrage : à la partie technique dont il avait déjà, soit les éléments soit même la rédaction, il entreprit donc d’ajouter — au galop — une partie historique où il « transporterait » les idées, les arguments et l’appareil scientifique qu’il prendrait à d’Aubignac, Wood, Merian, Villoison et Harles-Fabricius. L’œuvre ainsi remaniée aurait compris :

1° une partie historique, « transportée » de d’Aubignac, de Wood, de Merian, de Villoison et d’Harles-Fabricius, mais écrite à la hâte, mercatu urgente ;

2° une partie technique, « transportée » de J.-J. Griesbach, mais conçue et préparée de plus longue date.

Ainsi bâtis, les Prolégomènes auraient facilement couvert les cinq cents pages de deux volumes égaux aux deux volumes de l’Iliade : Wolf nous assure, en sa Préface de 1795, qu’ayant pris le galop, il avait écrit, au lieu de la simple Praefatio annoncée, des Prolégomènes qui étaient devenus un livre, et un gros livre égalant toute l’Iliade par le nombre de ses feuilles, sensim praefatio in libri speciem crevit ipsam Iliadem aequantis numero plagularum.

Mais Wolf ne nous dit pas que ce livre était incomplet et ne pouvait pas être complété ; car, entre le commencement et la fin, un énorme trou subsistait qu’aucun autre « transport » ne pouvait combler ; car, après les trois premières périodes de l’histoire homérique, « trans-