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majorité des savants allemands ! Votre bonté peut vous empêcher de les voir tels qu’ils sont, ou peut-être rentrent-ils devant vous ces griffes qu’ils nous montrent, à nous, dans toute leur laideur et plantent sur la table, dans le visage ou dans le cœur de leurs collègues ! C’est vraiment une race hideuse[1] ! »

Même en faisant dans ce portrait la part de la colère et de la littérature, on comprend que Merian ne se soit pas soucié d’entrer en querelle avec Wolf et que, « bonhomme », il ait pris en bonne part ce qu’il lui eût coûté beaucoup d’ennuis de prendre autrement. Mais si M. Cesarotti eût connu toutes les pièces de l’affaire, il eût écrit, je pense, à Wolf : « Tu as fait tienne l’hypothèse de d’Aubignac avec les arguments de Merian », et nous pouvons deviner la colère où Wolf fût entré, à voir en quelle humeur le mit une parole un peu libre de son vieux maître Heyne au sujet d’un autre emprunt des Prolégomènes. Car après d’Aubignac et Merian, voici un troisième écrivain français que Wolf a exploité de même façon ; mais, avertis par l’exemple de Merian et de d’Aubignac, nous pourrons apprécier plus rapidement les procédés de Wolf à l’égard de Villoison.


  1. Cf. W. Peters, Zur Geschichte, p. 7.