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métal ou le bois ? figurez-vous ces poèmes taillés en ces matières en grandes lettres phéniciennes : ne demandoient-ils pas un magasin pour les conserver ? »

Wolf a repris à son compte et cet argument, et la forme même que Merian lui avait donnée :

Merian.   Wolf.
Page 542-543. — Quant aux premiers rhapsodes et à Homère lui-même, je comprends au contraire que cela leur devoit être bien plus aisé [de garder ces chants en mémoire] que de les écrire.

En admettant que, du temps d’Homère, on ait eu quelque faible notion de l’écriture, cet art ne pouvoit être au moins que dans son enfance et d’une pratique fort pénible. Ceux qui font d’Homère un poète scribe devroient nous dire avec quoi, sur quoi et comment il écrivoit, ou du moins proposer là-dessus des vues plausibles. Il n’écrivoit certainement pas sur du parchemin ou sur des diphtères, peaux de chèvres ou de brebis, ni sur du papyrus, ni avec de l’encre... Le voilà donc réduit à tailler, à graver ou à sculpter ses poèmes dans la pierre, dans le métal ou dans le bois, avec un instrument tranchant, comme

  Pages 59-62. — Qua de re infra dicam quam de munere rhapsodorum explicabo. Nunc ad impedimenta praevertimur quae aetas ad opificia minus sagax non potuit non objicere ne cito talis res, tam per se parum apta sensibus, ab obscuritate rudimentorum ad promptam facilitatem perduceretur. Etenim quantum et quam diu in hoc genere laboratum sit olim instrumentorum penuria, singulatim persequi ipsum labor est. Eum tamen laborem non omnino defugiam eorum gratia, qui nimis assueti pennarum suarum chartarumque levitati difficultates hujusmodi a me praeter modum augeri putent.

Percurrant ergo mecum ea in quibus graphium Graecorum ab antiquis scriptoribus traditur miserrime haesisse ad saeculum fere VI ante Chr., quo primum biblus seu papyrus majorem commoditatem attulit... In lapidibus, in lignis et laminis metallorum