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ajoutait : « Les Grecs y voyaient encore moins clair que nous parce que la raison, la bonne philosophie et la critique cultivées et le flambeau de la littérature orientale nous fournissent des lumières dont ils étaient dépourvus. »

Nous retrouvons dans Wolf les mêmes choses et les mêmes mots, mais dans un ordre inverse. C’est avant la citation de Pline que Wolf nous parle de cette philosophandi solertia (= la bonne philosophie), de cette nova lux (= flambeau, lumière), qui, refusée aux Grecs ou mal « cultivée » par eux, nous permet, à nous, de retrouver les progrès de l’esprit humain. C’est après la citation de Pline que Wolf condamne ces contes à dormir debout : Non placet historia tali modo ementita ; igitur mittamus (= je renvoie sans cérémonie) falsi Herodoti Phemium... etc. Cet Hérodote, ajoute Wolf ailleurs (p. 57), est un grand amateur de vérité, hic veri amantissimus, mais il a aussi un grand appétit de choses fabuleuses, pariter fabularum cupidus narrator.

Si l’Examen était postérieur aux Prolégomènes, la cause ne serait-elle pas entendue ? ou si les Prolégomènes n’étaient pas de Fr.-Aug. Wolf, serait-il utile d’insister ? Je crois que ni la poudre à canon, ni le compas, ni la citation de Rousseau, ni celle de Pline, ni « le flambeau » de la « philosophie nouvelle » n’étaient des instruments de preuve indispensables à l’histoire de l’écriture chez les Grecs. Mais quand il s’agit de Wolf, on ne saurait chercher trop d’indices : laissons maintenant le fond du débat ; ne nous attachons qu’à la superficie du style même et, avec toutes les réserves que j’indiquais plus haut au sujet de d’Aubignac, examinons de plus près encore ce latin et ce français ; si l’un est tout juste l’équivalent de l’autre, il nous suffira de les mettre en regard, sans avoir à traduire le texte de Wolf :