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litterator philosophus, comme dit Wolf, — du reproche d’avoir copié la thèse ou simplement traduit le latin de l’illustre professeur de Halle ; Merian et son français passeraient dans l’histoire pour les plagiaires de Wolf ; car, fond et forme, il serait facile de prouver que, dans l’Examen de Merian, tout ou presque tout est de Wolf ou, du moins, que des chapitres entiers des Prolégomènes sont dans cet Examen.

Merian aurait beau alléguer les dates de ses deux lectures : 19 février et 19 mars 1789, six ans avant la publication des Prolégomènes. Il aurait beau dire « que, seules, les notes marquées N. B. ont été ajoutées depuis ce temps » et que toutes ces notes réunies (pages 532, 539 et 544) font tout juste sept lignes. Il aurait beau, dès les premières lignes, renvoyer au Recueil de l’Académie, année 1774, p. 485, note 4, pour établir qu’à cette date, vingt et un ans avant les Prolégomènes, alors que Fr.-Aug. Wolf, âgé de quinze ans, n’était pas encore immatriculé à l’université de Goettingue, lui, Merian, adhérait publiquement aux idées de R. Wood et que, depuis 1774, « à mesure qu’il lisoit ou se proposoit à lui-même les objections qui sont ici discutées », il avait « successivement et pour sa propre instruction jeté sur le papier ce court Examen, auquel d’ailleurs, il n’attachoit aucune importance »...

Pour l’honneur de Merian, il est vraiment heureux que l’Examen ait paru en 1793, deux ans avant la publication des Prolégomènes, une grande année avant leur rédaction : praeterito anno, nous dit Wolf lui-même. Au cours de sa rédaction galopante, Wolf dit n’avoir pas eu l’Examen sous les yeux et ne l’avoir lu qu’après coup, à la hâte, juste à temps pour constater qu’entre ses idées et celles de Merian, entre son texte même (car son texte même était déjà établi et allait partir à l’impression ; il en était justement à cette feuille, mihi