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Diomède ; ces deux drames pourraient avoir été composés dans des conditions et pour un but analogue, avec les mêmes préoccupations dynastiques.

Si les Néléides, Nestor et Pisistrate, sont les personnages indispensables du Voyage de Télémaque, les Exploits de Diomède ont leurs scènes les plus fameuses dans la rencontre du fils de Tydée avec les Lyciens Sarpédon et Glaukos, et dans la généalogie de cette race illustre qui prétendait remonter jusqu’à Sisyphe : car le fils d’Acalos, qui régnait à Corinthe, engendra Glaukos, lequel eut pour fils Bellérophon, lequel, exilé par Proetos, passa en Lycie, dont le roi l’envoya combattre la Chimère, les Solymes et les Amazones, puis essaya de le tuer ; enfin, reconnaissant en lui un descendant des dieux, il lui donna sa fille et partagea avec lui sa royauté. Bellérophon eut trois enfants : Laodamie, aimée de Zeus, dont elle eut Sarpédon, Isandros, qui périt sous les coups des Solymes, et Hippolochos, père du second Glaukos, qu’il envoya sous Troie...

Cette généalogie n’est-elle pas le meilleur titre de propriété pour ces dynasties des cités asiatiques dont nous parle Hérodote et qui, descendantes de Glaukos, fils d’Hippolochos, se réclamaient d’une origine lycienne et hellénique, tout ensemble ?