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venait en rien au contenu. Après l’Iliade, quatre poèmes servaient de transition vers l’Odyssée : l’Æthiopis, d’Arctinos de Milet, en cinq chants, racontait la suite de la guerre jusqu’à la mort d’Achille ; la Petite Iliade, de Leschès de Mitylène ou de Thestoridès de Phocée, en quatre chants, et le Sac d’Ilion, en deux chants, du même Arctinos de Milet, conduisaient le lecteur jusqu’à la ruine de Troie et à l’embarquement des Achéens, dont les Nostoi, les Retours, — poème en cinq chants d’Hagias de Trézène, — contaient les aventures pour rentrer dans leurs royaumes. Venaient l’Odyssée et enfin un poème en deux chants d’Eugammon de Cyrène, la Télégonie.

De tous ces poèmes, — l’Iliade et l’Odyssée exceptées, — il ne nous reste que quelques citations et un résumé plus ou moins fidèle que nous donne le byzantin Proclus en sa Chrestomathie. Il est certain, du moins, que la Télégonie avait été composée pour servir de suite aux aventures d’Ulysse et conter les nouveaux voyages que Tirésias en notre Odyssée lui prédisait. Proclus les résume ainsi :

I. — Les prétendants sont ensevelis par leurs proches. Ulysse ayant fait le sacrifice aux Nymphes, s’embarque pour l’Élide ; il s’en va visiter ses troupeaux de bœufs ; il est reçu chez Polyxène, qui lui fait cadeau d’un cratère : histoires de Trophonios, d’Agamédé et