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les Anciens ne nous parlent d’une compagnie ni d’un temps de diaskeuastes. Les Critiques et Commentateurs n’ont pas su, — n’ayant pas lu Fr. Aug. Wolf, — qu’une société de politores, d’exactores avait succédé aux compagnies de rhapsodes, comme celles-ci avaient succédé aux confréries d’aèdes. Tout au contraire, ils ont cru que, durant toute son histoire, le texte homérique avait été dénaturé par les diaskeués d’éditeurs ignorants ou trop audacieux : les Alexandrins eux-mêmes auraient diaskeuasé à leurs heures.

Mais si l’on écarte les Pisistratides, à qui donc attribuer la « synthèse » ? Il semble que les Hellènes du vie siècle possédaient déjà sous le nom de Cycle épique une suite arrangée de tous les grands et petits poèmes sur la guerre de Troie, ses origines, sa durée et ses conséquences.

« Le Cycle épique, — nous dit Photius, — comprenait tous les poèmes que différents auteurs avaient composés pour obtenir une suite complète des événements depuis les origines du monde jusqu’à la mort d’Ulysse : la geste de Troie y occupait huit poèmes ».

Un premier poème, les Kypria en onze chants, servait de prologue à l’Iliade : c’était l’œuvre de Stasinos ou d’Hégésinos, l’un et l’autre Chypriotes, — d’où le titre qui ne con-