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vers. Ils sont pourtant incompréhensibles en regard du plan de Tirynthe. Si Athéna est sur le seuil du porche, si elle a devant elle les prétendants assis dans la cour, ils sont entre le porche et le corps du logis où se trouve la grand’salle ; ils ne peuvent donc pas être « devant la porte ou les portes », car, homériquement, cette porte est et ne peut être que le porche de la cour : au chant XVI, les prétendants quittent la grand’salle et traversent la cour pour aller tenir séance « devant la porte » ; ils sortent de l’enceinte et sont désormais en dehors du manoir ; de leur place, on peut voir la mer, le port et descendre à la grève ; de même au chant XVII, arrivés devant l’enceinte du manoir, Ulysse et Eumée, avant de franchir le porche, trouvent « devant la porte » le chien Argos sur son tas de fumier ; puis, franchissant le porche et traversant la cour, ils entrent au logis et pénètrent dans la grand’salle.

Devant cette grand’salle, s’étendent l’entrée et l’avant-pièce : entre elles et la cour, s’ouvre non pas une porte, mais cette colonnade de l’entrée où Télémaque au chant XVII vient déposer sa lance : les héros laissent en cette place leurs armes, comme nous laissons dans nos entrées cannes et parapluies.

Il est visible, je crois, que, sans plus discerner les diverses parties du manoir et leurs portes,