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quillité du héros, se demander comment les familles des prétendants et le peuple d’Ithaque accepteraient désormais pour roi l’auteur de cette tuerie. La Vengeance laissait la question sans réponse et l’histoire en suspens : l’épilogue de la Paix rassurait auditeurs et lecteurs.

En tête de l’histoire, un prologue symétrique fut ajouté qui pût servir à annoncer la réunion des trois drames indépendants : c’est le chant I de la Poésie actuelle.

Ce premier chant de l’Odyssée a fait, depuis un siècle, couler des milliers de pages de la plume de nos homérisants : la plupart ne lui ont ménagé ni les critiques ni les amputations ; ceux même qui l’ont défendu et louangé n’en ont pas pu considérer le fond et la forme sans être arrêtés par de multiples surprises.

Pour la forme, si l’on retranche, des 444 vers de ce chant, 34 « bâtards » ou « superflus », il en est encore une centaine au moins que, partiels ou complets, intacts ou légèrement modifiés, on retrouve dans la suite de la Poésie ; ils y occupent des places d’où ils ne sauraient disparaître sans trouer le récit, où, pourtant, ils n’auraient pas pu figurer, si notre chant I avait fait partie des pièces originales. Le cas