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page prend les rames, mais, comme il est rationnel, avant l’échouage du bateau :

Il n’avait pas fini de parler que, soudain, Amphinomos, tournant la tête, apercevait le vaisseau qui rentrait jusqu’au fond de la rade et, les voiles carguées, se mettait à la rame.

Avec un bon sourire, il dit aux camarades :

Amphinomos. — Nous n’avons plus besoin de leur donner l’avis ! les voici dans le port !… l’ont-ils su par un dieu ?… ont-ils vu de leurs yeux passer l’autre navire, sans pouvoir l’aborder ?

Il dit ; mais, se levant de leurs bancs, les rameurs avaient déjà pris pied sur la grève de mer et, vite, avaient au sec tiré le noir vaisseau ; les servants empressés emportaient les agrès, et les maîtres, en troupe, allaient à l’agora.

La comparaison complète entre toutes les descriptions homériques de repas, d’embarquements ou de débarquements impose, je crois, les conclusions suivantes :

1o Il paraît certain que, pour allonger, préciser ou embellir les descriptions des Poésies, des vers authentiquement homériques furent inutilement répétés, surnumérairement « insérés » par les récitants ou les copistes en des endroits où ils n’avaient que faire.

2o Il semble difficile de dater la plupart de ces insertions. En nombre de cas néanmoins, un indice chronologique peut nous être donné