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mieux les justes entreprises des Alexandrins, et il peut encore sembler aventureux, mais il n’est plus paradoxal de dire que nous sommes peut-être mieux outillés que les Anciens pour le contrôle des surcharges qui dénaturent le texte du Poète. Nous sommes de meilleurs astronomes que les Chaldéens qui, pourtant, avaient de meilleurs yeux et un ciel plus pur que les nôtres, mais n’avaient pas le télescope. L’archéologie et la philologie nous ont munis d’instruments et de méthodes dont ne pouvaient pas disposer les Alexandrins, malgré leurs admirables Bibliothèques.

Pour la commodité de l’exposition, je donnerai le nom d’« insertions » aux vers « superflus », aux répétitions inutiles, et celui d’« interpolations » aux vers et épisodes « bâtards », aux falsifications proprement dites.

Personne n’a jamais nié que la répétition, non seulement de formules plus ou moins longues, mais de vers entiers fût l’un des procédés habituels de la langue homérique et que, pour exprimer les mêmes idées et servir aux mêmes besoins, les mêmes vers, mot pour mot, lettre pour lettre, revinssent à plusieurs reprises dans les passages les plus authen-