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la marque et parfois la date de l’ouvrier, irrégularités orthographiques, verbales et grammaticales, inexactitudes historiques, chronologiques ou légendaires, incompatibilités et contradictions avec le reste des Poésies, etc.

Les Alexandrins n’expulsaient de leur texte homérique que ceux des « superflus » et des « bâtards », dont la sottise ou la maladresse était trop choquante et dont l’intrusion ne pouvait pas être niée. Ils conservaient la plupart des autres intrus, même ceux qu’ils jugeaient des plus douteux, des plus indésirables, même ceux que les meilleures des éditions antérieures ne portaient pas.

Ils les condamnaient, néanmoins, et les notaient en marge des signes d’infamie dont j’ai parlé plus haut[1] : la « broche » simple, obel, dénonçait les bâtards ; la « broche à l’étoile » obel astérisqué, dénonçait les superflus. Les Critiques dans leurs Mémoires et Commentaires, proposaient la « mise de côté », athétèse des uns et des autres ; mais, dans leurs éditions, ils n’allaient que jusqu’à la « mise à la broche », obélisation.

Il est probable que, malgré la sévérité ou l’audace de certaines de leurs condamnations, ce choix critique des Alexandrins se serait

  1. Cf. plus haut p. 104.