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seille avait suivi l’exemple d’Athènes et possédait son Homère, dont les Anciens nous ont conservé quelques variantes ou particularités.

Les Alexandrins constatèrent aussitôt entre ces Homères les divergences les plus grandes. Les éditions de toutes qualités, mais surtout les copies commerciales, — « communes », « vulgaires » ou « démocratiques », disaient-ils, — différaient entre elles moins par le texte que par le nombre des vers et des épisodes : si nous en jugeons par les manuscrits sur papyrus récemment retrouvés, la longueur des Poésies pouvait, aux ive et iiie siècles, varier du simple au double, dans l’ensemble, et au quadruple, dans certaines parties.

Une comparaison soigneuse amena les Alexandrins à penser qu’au texte primitif, authentique, deux sortes d’additions avaient été faites : des vers, qu’ils appelaient « surnuméraires » ou « superflus », et des vers ou des épisodes adultérins, — « bâtards », disaient-ils.

Les « superflus » étaient des vers authentiquement homériques, mais inutilement ou même sottement répétés en des places où ils n’avaient que faire, quand ils n’y faisaient pas tache ou scandale.

Les « bâtards » étaient des inventions créées de toute pièce ou faites de pièces et de morceaux ; en ces œuvres de faussaires, apparaissaient