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n’aurons, pour en juger approximativement, que certaines œuvres de l’Athènes archaïque.

Athènes était reconnue par les Ioniens d’Asie-Mineure comme le point de départ de leur émigration. Ils avaient emprunté leurs dynasties aux descendants des héros achéens, que l’invasion dorienne avait chassés du Péloponnèse et que les Athéniens, les premiers, avaient accueillis et élus pour rois. Des gens d’Athènes et de l’Attique s’étaient joints à cette réunion d’Achéens et d’Hellènes du Nord et du Sud, de Cadméens et de Pélasges, qui passa la mer pour devenir sur l’autre rivage la fédération ionienne : Athènes était considérée comme la métropole de cette fédération.

Mais les filles avaient bientôt éclipsé leur mère, et c’est de l’Ionie, plus précocement éduquée, que l’Athènes des viie et vie siècles semble avoir tiré ses modèles et peut-être ses œuvres d’art, comme elle en tira sûrement son Homère des Panathénées. Les petites prêtresses en marbre de l’Acropole, que renversèrent les soldats de Xerxès et qu’enterrèrent pieusement les électeurs de Thémistocle, ont été rendues à la lumière par les fouilles : bien que datant du vie siècle seulement, ce sont elles, qui dans l’état actuel de nos connaissances, peuvent encore le mieux nous dire ce que fut en son essence cet art attique et ionien.