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VI
LE TON

Les Anciens avaient l’habitude d’opposer à la finesse, à l’élégance, à la nouveauté toujours inventive, à l’allure pimpante et légère et au sourire des œuvres d’Ionie le sérieux un peu triste, la gravité un peu lourde et le conservatisme un peu monotone et disciplinaire des ouvrages doriens. Les deux arts sont comme personnifiés aux yeux des Modernes dans la svelte colonne de l’ordre ionique, avec les volutes de sa tête semblables aux coques d’une chevelure féminine, et dans le support viril, trapu de l’entablement dorique.

Grâce aux monuments de la Sicile et de la Grande Grèce et aux fouilles de la Grèce propre, nous connaissons assez bien l’art dorien et l’influence qu’il eut sur l’art classique. Tant que les fouilles de l’Asie-Mineure libérée ne nous auront pas rendu en aussi grand nombre les monuments du vieil art ionien, nous