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PRÉFACE


NOVEMBRE 1815


Pourquoi les libraires ne cessent-ils de vouloir des préfaces, et pourquoi les lecteurs ont-ils cessé de les lire ? On agite tous les jours, dans de graves assemblées, une foule de questions bien moins importantes que celle-ci, et je me propose de la résoudre dans un ouvrage en trois volumes in-8o, qui, si l’on en permet la publication, pourra amener la réforme de plusieurs abus très-dangereux. Forcé, en attendant, de me conformer à l’usage, je me creusais la tête depuis un mois pour trouver le moyen de dire au public, qui ne s’en soucie guère, qu’ayant fait des chansons je prends le parti de les faire imprimer. Le Bourgeois-Gentilhomme, embrouillant son compliment à la belle comtesse, est moins embarrassé que je ne l’étais. J’appelais mes amis à mon aide ; et l’un d’eux, profond érudit, vint, il y a quelques jours, m’offrir, pour mettre en tête de mon recueil, une dissertation qu’il trouve excellente, et dans laquelle il prouve que les flonflons, les fariradondé, les tourelouribo, et tant d’autres refrains qui ont eu le privilège de charmer nos pères, dérivent du grec et de l’hébreu. Quoique je sois ignorant comme un chansonnier, j’aime beaucoup les traits d’érudition. Enchanté de cette