Du bercail ils chassaient les loups
Sans abuser de la houlette.
Ah ! bonne fée, enseignez-nous
Où vous cachez votre baguette !
Les juges, sous ce roi puissant,
Étaient l’organe de la fée ;
Et par eux jamais l’innocent
Ne voyait sa plainte étouffée.
Jamais pour l’erreur à genoux
La clémence n’était muette.
Ah ! bonne fée, enseignez-nous
Où vous cachez votre baguette !
Pour que son filleul fût béni,
Elle avait touché sa couronne ;
Il voyait tout son peuple uni,
Prêt à mourir pour sa personne.
S’il venait des voisins jaloux,
On les forçait à la retraite.
Ah ! bonne fée, enseignez-nous
Où vous cachez votre baguette !
Dans un beau palais de cristal,
Hélas ! Urgande est retirée.
En Amérique tout va mal ;
Au plus fort l’Asie est livrée.
Nous éprouvons un sort plus doux ;
Mais pourtant si bien qu’on nous traite,
Ah ! bonne fée, enseignez-nous
Où vous cachez votre baguette !
Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 1.pdf/343
Cette page a été validée par deux contributeurs.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ad/B%C3%A9ranger%2C_oeuvres_compl%C3%A8tes_-_tome_1.pdf/page343-1024px-B%C3%A9ranger%2C_oeuvres_compl%C3%A8tes_-_tome_1.pdf.jpg)