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Ces flots que rien n’arrête
Vont promener leur cours.
D’une terre chérie
C’est un fils désolé.
Rendons une patrie,
        Une patrie
    Au pauvre exilé.

Quand sa mère, peut-être
Implorant son retour,
Tombe aux genoux d’un maître
Que touche son amour ;
Trahi par la victoire,
Ce proscrit, dans nos bois,
Inquiet de sa gloire,
Fuit la haine des rois.
D’une terre chérie
C’est un fils désolé.
Rendons une patrie,
        Une patrie
    Au pauvre exilé.

De rivage en rivage
Que sert de le bannir ?
Partout de son courage
Il trouve un souvenir.
Sur nos bords, par la guerre
Tant de fois envahis,
Son sang même a naguère
Coulé pour son pays.
D’une terre chérie
C’est un fils désolé.