Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 1.pdf/312

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LE VIN ET LA COQUETTE


Air : Je vais bientôt quitter l’empire (Air noté )


        Amis, il est une coquette
        Dont je redoute ici les yeux.
        Que sa vanité, qui me guette,
        Me trouve toujours plus joyeux.
        C’est au vin de rendre impossible
        Le triomphe qu’elle espérait.
Ah ! Cachons bien que mon cœur est sensible :
        La coquette en abuserait.

        Faut-il qu’elle soit si charmante !
        Ah ! de mon cœur prenez pitié !
        Chantez la liqueur écumante
        Que verse en riant l’Amitié.
        Enlacez le lierre paisible
        Sur mon front, qui me trahirait.
Ah ! Cachons bien que mon cœur est sensible :
        La coquette en abuserait.

        Poursuivons de nos épigrammes
        Ce sexe que j’ai trop aimé.
        Achevons d’éteindre les flammes
        Du flambeau qui m’a consumé.